Voici la fin (ou plutôt les fins) de l'histoire d'Axelle. Je m'explique : j'hésite entre deux fins alternatives ! Je sollicite donc les bonnes volontés pour me donner leur avis... Moi j'ai un penchant pour la première... Bonne lecture !
Axelle fila à leur poursuite. Elle devait rattraper ses paroles avant que Monsieur Bagou ne les entende, c’était vital ! Elle retrouva la première, une simple interjection, dans le rayon des fournitures pour bébés. La fillette réussit à la coincer entre les couches pour nouveau-nés et les laits en poudre premier âge. Puis elle se mit en quête des autres fugitives.
Elle s’empara d’un filet à papillon en passant dans le rayon animalerie. Axelle put ainsi capturer une parole donnée qui voletait vers le rayon des bonnes affaires. Elle en attrapa une autre, une parole amère, qui se cachait au milieu des pamplemousses. Elle retrouva des paroles de chansons au rayon musique, sa parole d’honneur en tête de gondole, de belles paroles entre deux encarts publicitaires et de bonnes paroles camouflées au rayon librairie. Elle faillit se couper en attrapant une parole blessante ! Elle rattrapa son temps de parole devant l’horlogerie. Elle ramassa une parole mesurée devant les pèse-personnes et des paroles nuancées au milieu des peintures. La fillette trouva même un flot de paroles entre les bouteilles d’eau et de jus de fruits !
Son escarcelle était bien pleine ! Il ne restait à présent plus qu’une seule parole libre – mais la plus importante ! Axelle la vit tourner au bout du rayon des surgelés. Elle courut à en perdre haleine et virevolta à sa suite.
Elle heurta quelqu’un et tomba sur les fesses en gémissant. C’était son maître ! Et ce qu’elle vit la terrifia : Monsieur Bagou était en train de boire ses dernières paroles !
« Mais je l’aime cette école, moi, et je ne veux pas en changer ! »
Voilà la phrase terrible, le cri du cœur qu’Axelle avait prononcé et qu’elle souhaitait tant cacher ! Monsieur Bagou lui rendit la parole.
─Merci, dit-elle simplement.
Il ne répondit rien, se contentant de prendre congé en souriant.
─ Au revoir Madame Mirin. Et à demain Axelle !
FIN N° 1 :
Le lendemain, à l’école, la fillette ne parla pas davantage. Elle observait son maître, en attendant qu’il lui dise quelque chose, qu’il l’oblige à parler ! Mais il n’en fit rien. Monsieur Bagou ne parla à personne de l’incident du supermarché. De temps à autre, il la regardait en souriant. Parfois il lui demandait si elle voulait répondre. Comme d’habitude, elle refusait dans un demi-sourire gêné. Mais à présent, il ne s’inquiétait plus du tout pour Axelle…
VARIANTE :
Le lendemain, à l’école, la fillette ne parla pas davantage. Elle observait son maître, en attendant qu’il lui dise quelque chose, qu’il l’oblige à parler ! Mais il n’en fit rien. Monsieur Bagou ne parla à personne de l’incident du supermarché. De temps à autre, il la regardait en souriant. Parfois il lui demandait si elle voulait répondre. Comme d’habitude, elle refusait dans un demi-sourire gêné.
Et puis, le jour suivant, elle dit son premier mot. Ce ne fut ni maman ni papa – bien sûr ! – mais un simple et timide "Bonjour". Elle le prononça du bout des lèvres en passant devant Monsieur Bagou et loin du regard des autres. Et comme elle trouva que ce n’était pas si difficile que cela, d’autres suivirent bientôt…